Bio
Mokhôya
Vous l’avez peut être déjà vu sur scène aux Etats-Unis, en Angleterre, en Australie, en Hongrie ou à Paris. Dégaine soignée, chapeau incliné sur le côté, une présence solaire mais surtout un jeu de guitare époustouflant, à la croisée de la tradition mandingue, du blues, du jazz et du rock. Avant de présenter son premier album Loundo en 2015, Moh! Kouyaté a déjà une longue carrière derrière lui...
D’abord en Guinée, formé à l’école traditionnelle par ses parents et ses oncles, tous impliqués dans la vie musicale de Conakry.
Chez les Kouyaté, dynastie de griots depuis le 13è siècle, l’apprentissage de la musique, c’est sacré ! Son père l’encourage et lui montre ses premiers accords, sa grand-mère lui achète une guitare artisanale au marché. Il se forge une oreille en écoutant les grands classiques de l’authenticité guinéenne : le Bembeya Jazz et son lumineux guitariste Sékou « Diamond Fingers » Bembeya, le Syli Authentique, Kouyaté Sory Kandia ou encore Ousmane Kouyaté, le guitariste de Salif Keita. Les progrès de Moh! sont fulgurants. En quelques années, il se fait repérer par les meilleurs guitaristes de Guinée qui voient en lui la relève. L’un d’eux, Amadou Diallo, lui fait découvrir l’album Tenderly de George Benson. C’est un choc ! Et le point de départ d’un appétit insatiable pour de nouveaux styles de jeu : Django Reinhardt, Santana, BB King, Ben Harper, Jimi Hendrix...
La nuit, Moh! anime les soirées de la capitale guinéenne avec son groupe Conakry Cocktail, il invente un son guinéen moderne, influencé par le travail de Joe Zawinul. En 2004, il rencontre le bluesman Corey Harris et l’année suivante, pendant trois mois en tour bus, Moh! fait l’expérience du gigantisme américain. Et alors que les sources du blues puisent dans la terre ouest-africaine, Moh! en découvre les affluents : le delta du Mississipi et ses guitaristes géniaux, si proches cousins d’Amérique.
En 2007, il pose ses valises en France et découvre la scène afro-jazz de Paris. Très vite, Moh! se fait un prénom dans le milieu. Il multiplie les rencontres humaines et artistiques telles que Daara J Family, Awa Ly, Vincent Segal, Cyril Hateff, Hilaire Penda... Il
retrouve également de talentueux compagnons de route tels Ba Cissoko ou Fatoumata Diawara. En quartet, il commence à tourner dans les cafés et les salles parisiennes, puis en Europe.
En 2015, en parallèle de ses nombreux projets, il compose son premier album, Loundo (« un jour »), véritable somme de toutes ses expériences. Avec un groove ultra- dansant, digne d’un Mory Kanté, « T’en vas pas, ça va pas » un morceau composé pour un
couple d’amis en crise est playlisté par Radio Nova, RFI ou Africa N°1.
En 2017, il compose son deuxième album Fé Toki dans lequel il partage sa vision d’une nouvelle Afrique. Dans Fé Toki, l’art du continent dont se nourrit son œuvre est connecté à toute la planète. Il en a l’expérience par ses tournées américaines, européennes :
sa musique a le don de passer les messages.
En 2020, il présente Guinea Music All Stars, qui a tout du défi : remettre sur le devant de la scène internationale la musique moderne guinéenne. Pour y parvenir, le chanteur guitariste a rassemblé autour de grands noms tels celui de Sekouba Bambino, des jeunes talents du pays, chanteurs et instrumentistes, et composé tout spécialement un répertoire auquel s’ajoutent quelques grands classiques réarrangés de l’âge d’or des orchestres de Conakry.
Il revient aujourd'hui, avec un projet humaniste et intimiste, Mokhôya, où "il fait montre une nouvelle fois de ses formidables talents de guitariste et de son art de la mélodie". (Le Monde - Patrick Labesse)